AFP – Alerte doctorat

Paris (AFP) – 26 avril 2027 – 11h40 heure de Paris.

La BRID, Brigade de répression des infractions doctorales, a annoncé ce matin l’arrestation de Maurice P. au bout de 11 ans d’inscription en doctorat, selon le porte-parole de cette autorité administrative.

Arrestation Maurice B.

Etudiant « féru de sciences sociales », actif sur les réseaux sociaux où il manifestait son attrait pour des théories critiques, Maurice P. était discret pour son voisinage, jusqu’à son arrestation par la BRID, qui a retrouvé chez lui les preuves de 11 ans d’inscriptions dans diverses écoles doctorales. Dans sa chambre, outre un arsenal de livres et des documents établissant qu’il avait planifié, selon le ministère, une inscription « imminente » dans une autre école doctorale, les enquêteurs ont trouvé des éléments témoignant de la préparation minutieuse d’un doctorat de 1000 pages en 3 tomes. « 8 ans d’années d’inscription en trop et 700 pages de plus que le maximum autorisé par l’arrêté de 2018« , déplore Adam Noisttrini, un des cadres de l’agence chargé du dossier.

Le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES), ex Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), s’est doté depuis trois ans d’une division d’intervention, visant à contrôler la limitation des doctorats à 3 ans, 300 pages, et les soutenances à 180 secondes. Environ 200 personnes sont activement recherchées aujourd’hui par la BRID, mais de telles arrestations restent cependant rare : « les docto-déliquants passent d’une école doctorale à l’autre, se réinscrivent 24h avant la soutenance avec la complicité de professeurs, parfois sous de faux noms, ou rendent des thèses en corps 8 pour atteindre les 300 pages artificiellement« , ajoute A. Noisttrini. « Nous manquons encore de moyens pour faire respecter à la lettre le processus de Bologne » a souligné dans un communiqué le président du HCERES et lui même docteur « en quelque mois seulement« , Jean-Christophe Cambadélis.

L’an dernier, la découverte d’une cache de doctorants dans la Bibliothèque Nationale de France à Paris avait suscité un fort émoi, et signé le premier coup d’éclat de cette brigade d’intervention. Véritable cellule clandestine, elle était, avec la complicité de bibliothécaires, devenue la plaque tournante d’un apprentissage subversif du Grec et du Latin. Deux langues pourtant sorties des programmes scolaires depuis plusieurs années. Plus de 17,000 pages de divers doctorats y avaient été saisies. Jugés l’année dernière, les doctorants purgent depuis une peine de 3 ans d’intégrale de la télé-réalité française, « mais il est possible qu’une remise de peine leur soit accordée, la bonne conduite qu’ils ont manifesté dès la fin de l’intégrale des saisons de Loft Story et leur incapacité désormais à problématiser quoi que ce soit ou à tenir un raisonnement censé est encourageante pour leur réinsertion » assure la juge de l’application des peines Elizabeth Tessier.

Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Michel Maffesoli s’est félicité de cette arrestation, et a déclaré avant de monter dans son autolib de fonction : “Sine ire et odio”. La colère ou la peur sont, par trop souvent, l’élément inconscient de l’analyse intellectuelle, dont l’analyse postmoderne a révélé depuis l’injonction paradoxale, et le lien avec une post médiévalité qui n’est pas sans rappeler le cri de Baudelaire demandant à être, résolument, moderne. Incantation ? Invocation ? Une seule solution : Arrestation« . Maître Saul Goodman, avocat des doctorants, n’a pas souhaité commenter l’affaire pour le moment.

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